Réflexions sur sport et vaccinations :

à propos de la préparation de l'équipe de Course en Ligne,

Championnat du Monde 94 au Mexique

 

par Thierry Abraham

médecin des Équipes de France de Course en Ligne

 

En 1995 l'équipe de course en ligne était composée de cinq femmes de dix-huit hommes, accompagnés par quatre entraîneurs, un kinésithérapeute et deux médecins.

Les recommandations vaccinales indiquaient une protection contre :

 

État vaccinal de l'équipe avant prise en charge 

Vaccin

Homme (18)
Femme (5)

Dtp

6
0

Hépatite "A"

0
0

Hépatite "B"

0
0

Typhoïde

3
0

Leptospirose

0
0

 

Note : Les cadres n'ont pas été inclus ; mais en dehors de l'équipe médicale, ils ont dû rattraper leur retard de vaccination.

 

Devant la faible couverture vaccinale générale, il avait été convenu d'intervenir de façon appuyée auprès des athlètes pour améliorer cette protection. Une note d'information a été envoyée à deux reprises au cours de la saison, des séances de vaccinations ont été programmées avec certains athlètes au cours de stages et en fin de compétitions. Enfin la plupart de ces vaccins n'étant pas remboursée, un accord avec les entraîneurs et la direction médicale fédérale a permis une prise en charge financière

 

État Vaccinal de l'équipe après prise en charge

Vaccin

Homme (18)
Femme (5)

Dtp

18
5

Hépatite A

18
5

Hépatite B

16
4

Typhoïde

18
5

Leptospirose

10
1

Notes : Seules les vaccinations complètes ont été prises en compte.

 

Les interrogations sur la vaccination contre l'hépatite B n'étaient pas d'actualité.

Commentaires 

Si la couverture vaccinale de départ était très faible (seul les athlètes masculins sortants ou en cours de Service national étaient vaccinés), l'adhésion des athlètes a été très satisfaisante, d'autant plus remarquable que le nombre d'injections fut parfois très élevées, jusqu'à 10 injections !!! Certains avaient peur de réactions adverses (réaction locale, asthénie, fièvre…)  : celles-ciont été minimes et n'ont pas perturbé les compétitions, ni limité l'adhésion des athlètes au programme.

En théorie la plupart des fédérations demande la mise à jour des vaccinations pour la signature du volet médical de la licence, or l'analyse de départ révèle une carence importante.

Nous nous sommes limités à ces vaccinations obligatoires ou principales, mais les recommandations comportaient également les vaccins contre la rage (1), que nous avons écarté afin de ne pas surcharger le calendrier vaccinal de rattrapage, effectué en cours de saison sportive.

Les données épidémiologiques pour la France montrent qu'il n'y a pas eu de cas déclaré de diphtérie depuis 90 (1 en 87 et 1 en 89) (2), que le dernier cas autochtone de poliomyélite date de 89 (3) ( la reconnaissance par l'OMS de l'éradication de la polio en France est prévue pour l'an 2000), mais que le risque est réel pour la diphtérie lors des voyages dans les pays de l'Est. Il est donc toujours d'actualité de recommander ces vaccinations, que penser des autres (grippe, méningite…)

Comment faire pour que jeunes et moins jeunes répondent à l'obligation vaccinale ?

Faut-il vraiment assujettir la validation de la licence à la mise à jour des vaccinations ?

Les cadres ne doivent-ils pas montrer l'exemple ?

(1) Base données tropivac (2) BEH 39/1997 (3) BEH 12/1997