Par ordre chronologique, voici les réponses aux questions posées
sur le web.
L'interlocuteur est le Dr Alain HELUWAERT, médecin du sport et webmestre
du répertoire Santé. Le médecin fédéral national,
le Dr Daniel KOECHLIN est sytématiquement informé et en cas de
doute ou litige, la Commission médicale fédérale nationale
est consultée pour avis.
Votre question du 19/09/2002:
I found this insane video of a kayaker running into an orca whale! I just started
kayaking so I dont know if a kayak could really withstand a whale falling
on it like that. Can you tell me whether or not this video is real?
http://rumorpill.com/orca
Réponse
Cas antécédant : Jonas. Source : peu fiable (Bible).
Pas de cas d'accident semblable à ma connaissance. Je me renseigne !
Je ne connais pas cette vidéo... elle paraît improbable mais l'accident
peut être dû à un orque particulièrement maladroit
(ce qui est possible dans toutes les espèces). À noter que le
kayakiste ne semble pas avoir été blessé et réussit
un esquimautage parfait... ce qui est très surprenant !
Les accidents avec les requins sont également exceptionnels en kayak
(éviter si possible le fond de bateau de couleur blanche ou noire (confusion
avec phoque) et ne pas laisser le poisson pêché trainer dans l'eau.
Les animaux les plus dangereux ne sont pas les plus gros ...
Je suis médecin et j'examine des sportifs en vue de l'obtention d'un certificat de non-contre-indication à la pratique du canoë kayak en compétition. Que faire s'il y a une contre-indication à la pratique, notamment la prise d'un médicament interdit (lutte anti-dopage) ?
Réponse :
Il faut avant tout informer et conseiller votre patient sur son état et les risques encourus (aggravation de la maladie, risque d'accident, sanction en cas de contrôle anti-dopage s'il s'agit d'un médicament interdit). Il ne faut hésiter à proposer au sujet un avis spécialisé complémentaire. Votre consultation doit se conclure obligatoirement par l'établissement d'un certificat de contre-indication temporaire totale dont il faut conserver le double. Il est souhaitable que vous informiez le médecin fédéral régional de la F.F.C.K. ou à défaut le président de la Commission médicale de la F.F.C.K.(sauf opposition de la part du sportif). vous devez lepréciser au sujet et mentionner sur le certificat qu'il sera communiqué au médecin fédéral. Si la contre-indication s'inscrit dans un contexte de dopage, vous devez proposer au sujet de prendre contact avec l'Antenne régionale de lutte contre le dopage. La loi vous fait obligation d'informer le médecin de cette Antenne. Cette position est confirmée sur le site Sport-Santé : Sport et médicaments
Votre
question du 05/06/2002
Est-ce vrai qu'un article est paru dans "Caducée", source d'information
professionnelle
dans le secteur médical avec l'information suivante.
Une personne serait morte récemment dans des circonstances absurdes.
Elle était partie en bateau avec des amis, un dimanche, et avait mis
des canettes de boisson dans le réfrigérateur du bateau. Le lendemain,
lundi, elle était internée au CHU pour en ressortir le mercredi,
morte. L'autopsie a révélé qu'il s'agissait d'une leptospirose
fulgurante causée par une canette de boisson qu'elle avait prise, sans
verre, sur le bateau.
Réponse
J'ai vu passer il y a quelques mois (années) un bref article sur cette
histoire de canette contaminée et de leptospirose foudroyante. Elle ne
s'est pas passée en France, mais en Amérique du sud (si mon souvenir
est bon) et je ne suis pas sûr qu'elle soit réelle, en tout cas
pas convaincante dans le déroulement des faits (délai entre contamination
présumée et décès trop court ) dans une région
où il y a d'autres sources de contamination par les leptospires. Elle
est en tout cas anecdotique (cas unique dans la littérature...). Une
rumeur quoi.
La présence de bactéries sur un emballage n'est pas forcement
suffisante en quantité pour contaminer le contenu (SOUS RÉSERVE
DE LE CONSOMMER RAPIDEMENT UNE FOIS OUVERT OU DE LE CONSERVER MOINS DE 48H À
+5°C température du frigo).
Dans les services de pédiatrie on décontamine les boites de lait
avant de les ouvrir, mais c'est plus par crainte du staphylocoque et autre pyocyanique
présents sur les mains du personnel.
Un simple rinçage de la canette ou de la boite de conserve (même
combat) à l'eau du robinet + essuyage me semble largement suffisant pour
écarter tout risque. Ceux qui ont très envie d'en faire plus doivent
consulter un psychiatre (trouble obsessionnel compulsif).
Pour ce qui est des flacons en aluminium, il faut savoir que les sels d'aluminium
sont toxiques (à forte concentration) sur le cerveau : encephalopathie
à l'aluminium. Il y a d'autant plus de risque que la boisson ou l'aliment
est acide et que le consommateur a une insuffisance rénale. L'intérieur
des flacons me dira-t-on est recouvert de plastique alimentaire mais aucune
étude n'a actuellement donné la teneur en aluminium. Même
risque pour les casseroles notamment en camping, les feuilles d'alu largement
utilisées etc.
Question
du 21/05/2002
J'aurais aimé avoir des infos sur l'asthme d'effort dans ma pratique
du canoë kayak de descente K1HS , j'ai vu sur le site qu'il y avait un
colloque médico sportif sur ce sujet en octobre2000 serait il possible
d'en avoir le comte rendu ?
Réponse :
Le Dr Hubert Bourdin n'a hélas pas fourni le compte-rendu de sa communication
(dans le cas contraire, elle serait sur le site).
L'asthme bronchique est une maladie banale qu'il ne faut pas négliger.
Dans un premier temps il convient de confirmer le diagnostic par des tests de
provocation (épreuves fonctionnelles respiratoires au repos puis après
effort ou test avec une substance provocatrice (métacholine ou équivalent)
puis de nouveaux enregistrements après un aérosol bronchodilatateur
et anti-inflammatoire.
Une fois la maladie confirmée, il faut faire un traitement adapté
à sa cause et sa sévérité, régulièrement
contrôlé. Les traitements efficaces sont soumis à notification,
car ils positivent le contrôle anti-dopage : il faut en cas de compétition
établir un dossier médical préalable à l'utilisation
de ces substances.
Tout cela est dans les attributions d'un médecin pneumologue auprès
duquel votre médecin traitant pourrait vous orienter avec une lettre
explicative (en retour il recevra un compte-rendu et des conseils adaptés
de suivi).
Je vous rappelle également que la première des choses est d'éviter
les pollutions surajoutées, notamment le tabagisme (acti ou passif)...
Ma fille est atteinte d'une maladie qui nécessite la prise régulière en comprimés d'un médicament contenant un corticoïde. Elle pratique la compétition en kayak, son médecin lui a délivré un certificat de non contre-indication à la pratique du sport, mais on me dit qu'il faut un certificat de justificat thérapeutique pour qu'elle ne soit pas sanctionnée lors d'un éventuelle contrôle antidopage. Comment obtenir ce certificat ?
Réponse :
L'utilisation systémique des glucostéroïdes est interdite par voie orale, rectale et sous forme d'injection intraveineuse. Seules les injections locales ou intra-articulaires, les administrations par aérosol ou pommade sont admises avec notification préalable. Dans son cas il n'est donc pas possible d'obtenir une justification et il existe donc un contre-indication totale temporaire à la pratique de la compétition. Votre fille doit prendre contact avec le médecin régional de la F.F.C.K. qui fera le point avec elle. Il pourra la conseiller et lui confirmera son inaptitude par la remise d'un certificat médical de contre-indication totale temporaire à la pratique du sport en compétition. Si votre fille (et vous même si elle est mineure) l'y autorise, il avisera de cette contre-indication l'entraîneur. Si votre fille souhaite continuer la compétition et interrompre sa corticothérapie, il est très important de ne pas le faire brutalement et dans l'urgence, mais de revoirle médecin traitant et prendre l'avis de spécialistes. La conservation de la santé doit primer sur la pratique de la compétition. Une pratique de loisir raisonnable peut être autorisée voire bénéfique. Cette position est confirmée sur le site Sport-Santé : Sport et médicaments
Question du 25/04/2002:
Étant médecin du sport et kayakiste,j'aimerais savoir si il faut
organiser une antenne médical pour un merathon ? si oui que faut-il comme
matériel ?
Réponse
En principe toute manifestation sportive doit être déclarée
en préfecture et accompagnée d'un plan d'évacuation et
de secours. Pour une manifestation regroupant un nombre important de participants
ou un public nombreux ou se déroulant dans un site écarté
des secours, la présence d'une assistance médicale peut être
demandée par le préfet. Dans le cas contraire, il faut que l'organisateur
prévienne l'organisation locale des secours publics (SAMU, SMUR, Pompiers)
du déroulement de sa manifestation avec également plan dévacuation
si le site ne leur est pas déja familier. Tout doit alors être
fait pour ne pas retarder ou entraver l'action des secours en cas d'accident.
Si l'organisateur ou le préfet souhaite une couverture médicale,
il faut savoir que celle ci engage le médecin sans d'aileurs décharger
l'organisation : il est donc indispensable de rédiger un contrat (modèle
dans le répertoire assistance médicale <ffck.org/renseigner/savoir/medical/asmed>).
Par ailleurs si vous n'êtes pas sur votre zone d'exercice habituel vous
devez faire une demande d'autorisation temporaire d'exercice (modèle
dans la rubrique assistance médicale ).
Le plus confortable est de travailler avec un organisme de type Croix rouge
ou Sapeurs pPompiers s'il peut fournir pour une (grosse) poignée d'euro
un VSAB (véhicule sanitaire) avec un brancard, de l'oxygène, une
radio sur la fréquence SAMU ou pompiers) avec deux ou trois secouristes
ou pompiers volontaires.
Sinon il faut disposer d'un matériel de premier secours adapté
à la noyade et à l'hypothermie ainsi qu'aux délais d'intervention
des secours officiels et savoir s'en servir : respirateur manuel type Ambu,
aspirateur manuel de mucosités, grand sac de survie pour limiter les
pertes thermiques, couverture ou combinaison en "fourrure polaire",
boissons chaudes, fruits secs, barres de céréales. Il faut bien
sûr disposer d'un minimum de médicaments de l'urgence dont vous
avez l'habitude pour les situations diverses d'allergie, douleur, coup de soleil,
troubles digestifs,contraception.
En bord de mer le téléphone portable fonctionne généralement
bien et vous devez donc disposer des numéros des différents intervenants
des services d'urgences y compris du médecin généraliste
de garde et du pharmacien de garde, car il faut se garder de faire de la médecine
foraine (pas de paiement à l'acte)... Vous devez également refuser
d'examiner des sportifs dans le but d'établir un certificat de non contre-indication
à la pratique et les renvoyer sur un médecin local.
L'organisateur doit vous indemniser sur la base d'une vacation d'environs 125
euros brut équivalent à une indemnité nette de 100 E (tarif
fédéral national actuel).
Vous trouverez donc des informations dans la rubrique Assistance médicale
mais aussi dans conseils aux pagayeurs ffck.org/renseigner/savoir/medical/conseilspagayeur
(premiers soins en kayak de mer) et périls de l'eau (noyade, hypothermie
en kayak de mer, Considérations médicales sur la pratique du C.K.
par grand froid) ffck.org/renseigner/savoir/medical/perils.
Votre
question du 11/02/2002
À la suite d'un accident de moto, j'ai un arrachement au niveau du trochiter,
quel est mon avanir en kayak ?
Réponse
Le trochiter est une tubérosité de la partie supérieure
de l'humérus ... Sauf lésion associée (contexte de luxation
antéro-interne de l'épaule, fracture du col), l'articulation gléno-humérale
de l'épaule n'est pas touchée. Malheureusement l'articulation
de l'épaule est gainée par un ensemble d'insertions musculaires
appelé "coiffe des rotateurs". Cette coiffe des rotateurs (muscles
sus et sous épineux, long biceps, sous scapulaire) est vitale pour le
pagayeur et subit avec l'âge et les microtraumatismes (notamment du CK)
un viellissement qui la fragilise et provoque des conflits avec l'acromion (gêne
au passage sous-acromial dite "conflit sous-acromial").
La gêne au passage sous-acromial est pratiquement constante et d'intensité
variable après une fracture du trochiter. C'est la qualité de
la rééducation qui permet d'en limiter les effets. En cas de douleurs
importantes un rhumato peut pratiquer 2 ou 3 infiltrations dans la bourse (petit
sac favorisant le glissement) sous-acromiale.
Chez le vétéran, il est classique qu'il y ait une capsulite rétractile
: la rétraction de la capsule articulaire gêle les mouvements de
l'épaule (d'où le nom d'épaule gelée) : l'épaule
au repos n'est pas douloureuse, la rééducation ne peut se faire
qu'après quelques semaines . Un rhumatologue peut réaliser deux
ou trois infiltrations cortisonnées dans l'articulation gléno-humérale
si nécessaire (on peut s'en passer) : il faut surtout de la patience
et laisser du temps au temps...
Il peut persister des douleurs malgré la rééducation :
la encore c'est le domaine du rhumato et ses aiguilles.
Il faut se donner du temps et ne pas désespérer.
D'abord faire une rééducation de qualité, patiente et progressive.
On peut ensuite tester les gestes de pagayage en rééducation.
Lorsqu'ils sont bien tolérés et adaptés à vide,
on peut envisager de poursuivre cette "rééducation"
en bateau par un pagayage en eau plate. Il faut en profiter pour travailler
sa technique de pagayage de façon à ne pas avoir d"accrochage"
lors de l'élévation du bras. Le pagayage peut représenter
un excellent "rodage" articulaire. Lorsque le mvt de pagayage sera
aisé, on pourra envisager les appels, appuis, chocs de la pagaie sur
les rochers, voire l'esquimautage...
Si la rééducation stagne, du fait de douleurs (et de faiblesse)
les examens complémentaires comme l'échographie peuvent rechercher
une déchirure de la coiffe des rotateurs avec le pb de sa réparation
chirurgicale (qui est éventuellement indiquée chez un vétéran
sportif mais pas chez le sédentaire).
S'il y a eu luxation antéro-interne associée, l'épaule
peut être instable (récidive de luxation) et c'est la aussi la
chirurgie qui permet de pousuivre la pratique.
Il est important en cas de récidive de douleurs de laisser quelques semaine
de tranquilité à l'épaule : chez le vétéran
beaucoup de misères s'améliorent avec du temps et du repos ...
Votre
question du 15/02/2002
Comment se fait il que lors d'une course de fond (marathon et plus) je n'arrive
pas à digérer correctement, que ce soit des boissons genre XL1,
des fruits secs, du sucre etc.. J'ai de vraies fringales, mais au bout de quelques
heures j'ai des nausées, voire des vomissements, et plus rien ne passe.Et
apparemment je ne suis pas la seule car nous sommes nombreux à nous sentir
"verdâtres", sans parler du mal au ventre et.. de la diarrhée.
Comment expliquez vous ça ?
Que nous conseillez vous ?
Réponse :
Il y a un certains nombres de principes d'alimentation à respecter la
veille, avant, pendant et après une course de longue distance. Ils sont
identiques quelque soit la discipline (course à pied, ski de fond, CK
etc). On trouve ces conseils dans tous les bons traités récents
(moins de dix ans) sur l'alimentation du sportif. Notre conseiller en la matière
est le Dr G. PERES qui a réalisé ou participé à
la rédaction de nombreux documents et livres.
En résumé :
- alimentation hyperglucidique la veille : riz, pâtes, semoule.
- respect de la règle des 3 heures précédant la compétition
: repas copieux, à prédominance glucidique, digeste, ne dérangeant
pas les habitudes 3 heures avant l'épreuve, puis uniquement de l'eau,
éventuellement avec moins de 5% de fructose si anxiété+++,
en petites quantités et souvent.
- Pendant l'épreuve : une solution fructosée à 5% en petites
quantités, très souvent. Les boissons de l'effort doivent être
réconstituées correctement voire un peu plus diluées que
proposées (temps chaud).
- Après l'effort, lire les conseils du Dr G. PERES : rubrique conseils
d'entraînement : nutrition et récupération après
l'épreuve en CK. En pratique s'hydrater en petites quantité souvent
avant de reprendre du solide. Par exemple jus de raisins coupé avec autant
d'eau plutôt minéralisée pas trop riche en magnésium
(Vittel).
L'anxiété, la déshydratation pendant l'effort, la prise
d'aliments inhabituels ou en quantités trop importantes sont responsables
de troubles digestifs à type de diarrhées, maux de ventre.
Il y a des personnes qui ne supportent pas le lactose du lait (lait, laitages
autres que yaourts, barrres et gateaux lactés). Si c'est le cas on évite
et on utilise le soja et les yaourts.
D'autres ont une prédisposition aux troubles digestifs : "intestins
irritables". Dans ce cas,la prise d'antispasmodiques (Spasfon®, Trimébutine)
et/ou ralentisseur du transit (lopéramide=imossel®) est tout à
fait licite avant la course de même que les adsorbants contenant du polysilane
(poly-karaya®, polysilane Midy®).Elle peut être répétée
si nécessaire après l'épreuve. Il y a de rares contre-indications
à respecter.
En cas de tendance diarrhéique, il faut éviter les eaux contenant
du magnésium (magnésiennes ou magnésique du genre Hepar,
contrex, Quezac, badoit, Arvie) ou des "trucs" contenant du magnésium
(Magné...chose, polyvitamines...). En effet, le seul effet prouvé
du magnésium à forte dose est d'être laxatif...
Si le stress et en cause, utiliser une technique de relaxation ou de préparation
mentale (voir en rubrique conseils d'entraînement : les facteurs psychologiques
de la performance) avant et faire une sieste après (quand c'est possible...).
Votre
question du 07/11/2001
J'ai lu récemment un papier (trop scientifique pour ma formation qui
n'a rien à voir avec le monde sportif ou médical) au sujet des
bicarbonates et leurs rôles "primordiaux" au cours de l'exercice.
Pouvez-vous me diriger vers une lecture ou un site web m'expliquant l'intérêt
de telles mesures au cours de l'entraînement ?
Réponse :
Lors de l'exercice physique sont mis en jeu des métabolismes fonctionnant
en présence d'oxygène (dit aérobies), d'autres (dits anaérobies)
n'en ont pas besoin. La mise en jeu du métabolisme anaérobie dit
lactique est quantifiée par le dosage des lactates dans le sang et les
modifications de l'équilibre acido-basique sanguin. L'équilibre
acido-basique est évaluable par le pH sanguin et le taux sanguin des
bicarbonates totaux. En pratique on dose essentiellement le taux sanguin de
lactates pour déterminer la transition aéro-anaérobie et
lors d'épreuve d'effort en laboratoire d'explorations fonctionnelles
les lactates et le pH pour établir le profil métabolique du sportif.
Le dosage des bicarbonates totaux est moins significatif et de peu d'intérêt.
L'objectif est de déterminer individuellement chez les sportifs de haut
niveau le profil métabolique et la transition aéro-anaérobie
pour optimiser l'entraînement et la performance. Les épreuves sont
laborieuses et délicates à interprèter ; elles ne sont
pas à généraliser. Pour la plupart des sportifs, l'évaluation
empirique du seuil ventilatoire (SV2) est largement suffisante.
Lorsque l'effort est épuisant, l'organisme est soumis à une forte
acidose et il peut être intéressant de la compenser par des boissons
bicarbonatées (eau minérale gazeuse) en sachant qu'il s'agit de
bicarbonate de sodium et qu'un excès de sodium est nuisible. De même
la prise de bicarbonates avant un effort intense et prolongé peut prévenir
partiellement cette acidose au prix d'un risque de soif intense pendant l'épreuve.
Lectures :
- Jousselin E, Legros P. Exploration du métabolisme énergétique
chez le sportif de haut niveau, métabolisme aérobie : résultats
par sport. INSEP Publications 1990.
- PERES G. : Nutrition et Récupération après l'épreuve
en canoë kayak. Sur notre site http://www.ffck.org/renseigner/savoir/medical/colloques/poitiers/nutriper.htm
- HELUWAERT A. : Qu'attendre du dosage des lactates dans le suivi de l'entraînement
des sportifs de haut niveau ? http://www.ffck.org/renseigner/savoir/medical/conseilsentrain/lactates.htm
Votre
question du 05/11/2001
pourriez vous m'indiquer des sources de renseignements (web, ouvrages, contacts)
sur la prévention des tendinites du poignet (ergonomie des pagaies, alimentation,
étirements...)
Réponse
je n'ai pas connaissance de travaux spécifiques au canoë-kayak sur
les tendinites du poignet. Elles sont en effet peu fréquentes. La localisation
la plus banale chez le pagayeur concerne les tendons du pouce : tendinite dite
de De Quervain qui touche la gaine du long abducteur et court extenseur du pouce
et tendosynovite crépitante qui s'accompagne d'un gonflement et d'un
crépitement à la palpation. La ténosynovite du cubital
postérieur (gonflement dorsal côté cubital) est possible
ainsi que Le syndrôme du canal carpien peut donner des douleurs de poignet
à l'effort, mais il ne s'agit pas d'une tendinite. De même les
épicondylites peuvent irradier au poignet, mais il s'agit de tendinites
du coude. Les séquelles d'entorses (entorse chronique, instabilité
intra-carpienne) ou de fractures non diagnostiquées du poignet peuvent
également donner des douleurs (± instabilité) du poignet.
Idem pour certaines arthroses. Il est donc important de faire un diagnostic
précis en consultant un médecin ayant une compétence en
traumatologie : médecin rhumatologue, médecin du sport, chirurgien
orthopédiste, qui fera un examen clinique et prescrira d'éventuelles
radiographies.
Pourquoi une tendinite de la gaine des extenseurs et abducteur du pouce en kayak
?
Le mouvement déclenchant est la répétition de flexions-extensions
du poignet, pouce fléchi. À priori la souffrance doit prédominer
sur la main fixe du fait du croisement des pelles qui oblige à un mouvement
de flexion-extension à chaque cycle de pagayage. La solution pour limiter
les mouvements de flexion-extension serait de décroiser les pelles soit
partiellement, soit totalement . Il semble d'ailleurs que cela présente
quelques avantages techniques et se pratique en rodéo ou en waveski.
En mer, la pagaie esquimaude n'est pas croisée et leurs utilisateurs
n'ont pas (ou plus) de tendinites. Pour limiter la flexion du pouce donc l'hyperextension
de l'extenseur, je pense qu'il faut élargir le diamètre de la
pagaie. Au niveau de la pagaie elle même, il faut envisager une pagaie
plutôt souple qui ne vibre pas, courte et aux pales de surface pas trop
importante.